A L’Arche, il n’est pas possible de simplement « faire son job » en "s’ occupant des personnes". Les assistants ne sont donc pas là seulement pour accomplir une mission ou un service mais aussi pour donner une âme à une organisation, pour fonder un esprit fraternel dans le rapport au handicap.
Cela se concrétise par la manière de regarder les « personnes » : j’ai pu voir, en effet, dans les yeux des assistants, une attention à l’autre, une patience et une écoute que j’ai rarement vues ailleurs. L’Arche éduque le regard. Dans notre société habituée au « zapping », constamment en mouvement et en interaction, nous avons tendance à oublier de fixer notre regard. Constamment sollicités, nous faisons glisser nos yeux de manière uniforme d’une personne à l’autre en demeurant dans un fond flou qui ne distingue finalement plus rien. A L’Arche, les assistants prennent le temps de s’arrêter devant chaque « personne » en particulier et, par la seule attention qui brille au fond de leurs prunelles, ils l’élèvent à toute la dignité de l’être humain.